[TEST] Borderlands 4 : Kairos, chaos et quête de réinvention

Sorti le 12 septembre 2025, Borderlands 4 marque le retour de la célèbre licence de looter-shooter développée par Gearbox Software et éditée par 2K Games.
Ce cinquième opus construit sur Unreal Engine 5, débarque uniquement sur Xbox Series abandonnant les anciennes consoles pour se concentrer sur les capacités next-gen.
L’histoire se déroule sur Kairos, une planète-prison gouvernée par un tyran nommé Timekeeper, et propose une aventure coopérative explosive, fidèle à l’ADN de la série.
Mais après un Borderlands 3 en demi-teinte et un spin-off (Tiny Tina’s Wonderlands) bien accueilli, ce nouvel épisode parvient-il à renouveler la formule sans la trahir ?

Borderlands : une saga entre chaos, loot et satire galactique

La série Borderlands, développée par Gearbox Software et éditée par 2K Games, est une franchise de jeux vidéo mêlant FPS, RPG et looter-shooter, avec une forte identité visuelle et narrative.
L’univers, à mi-chemin entre science-fiction post-apocalyptique et western spatial, se déroule principalement sur la planète Pandora et ses satellites.
Le joueur incarne un Chasseur de l’Arche, explorant des mondes hostiles à la recherche de mystérieuses « Arches » renfermant des technologies extraterrestres.
Chaque jeu propose une nouvelle équipe de personnages jouables, chacun doté de compétences uniques et d’un arbre de talents évolutif.

Identité visuelle et ton narratif
L’utilisation du cel-shading, donnant un aspect BD/comics à l’univers avec des couleurs saturées, des contours noirs marqués et des textures stylisées.
Ce choix artistique renforce le côté décalé et irrévérencieux de la série.

Le jeu emploie un ton humoristique, absurde, satirique et provocateur avec des dialogues truffés de sarcasmes et de références pop et d’absurdités.
Des personnages comme Claptrap ou Tiny Tina incarnent ce ton.
Satire des tropes du jeu vidéo, des corporations, et même du joueur lui-même.

  • 🟩 Borderlands
    🗓️ Sorti originalement sur PC, Xbox 360 et PS3 le 20 octobre 2009, le jeu a eu droit à une version remasterisée sortie sur PC, Xbox One et PS4 le 3 avril 2019 (textures HD, mini-carte améliorée, loot automatique).
    📖 Sur Pandora, quatre mercenaires cherchent une Arche légendaire censée contenir des trésors et technologies aliens. Ils affrontent la faune locale, des bandits, et la milice Crimson Lance.
    L’Arche, une fois ouverte, révèle un monstre interdimensionnel : le Destructeur.
    On peut jouer le rôle d’un des 4 mercenaires : Lilith la Sirène aux pouvoirs élémentaires, Roland le Soldat utilisant une tourelle déployable, Mordecai le Sniper accompagné de son faucon de combat ou Brick le Berserker aux attaques de mêlée dévastatrives.
  • 🟩 Borderlands 2
    🗓️ Sorti originalement sur PC, Xbox 360 et PS3 le 18 septembre 2012, le jeu a eu droit à une version remasterisée sortie sur PC, Xbox One et PS4 le 24 mars 2015 dans le bundle Handsome Collection et le 29 mai 2020 dans la Borderlands Legendary Collection
    📖 Cinq ans après le premier opus, Pandora est sous le joug de Handsome Jack, PDG de Hyperion. Une nouvelle équipe de Chasseurs de l’Arche doit l’arrêter avant qu’il n’ouvre une nouvelle Arche. L’histoire est plus sombre, mais conserve son humour mordant.
    Les personnages jouables sont Axton, un Commando utilisant une tourelle tactique, Maya la Sirène générant des blocage phasique, Salvador Gunzerker capable de manier deux armes à la fois et Zer0 l’assassin doué d’Invisibilité et de coups critiques.
  • 🟩 Borderlands : The Pre-Sequel
    🗓️ Sorti originalement sur PC, Xbox 360 et PS3 le 14 octobre 2014, le jeu a eu droit à une version remasterisée sortie sur PC, Xbox One et PS4 le 24 mars 2015 dans le bundle Handsome Collection et le 29 mai 2020 dans la Borderlands Legendary Collection
    📖 L’histoire se déroule entre Borderlands et Borderlands 2, ce volet raconte l’ascension de Jack, alors simple programmeur chez Hyperion. Les joueurs évoluent sur Elpis, la lune de Pandora, et participent à la prise de contrôle de la station Helios. Le gameplay introduit la gravité réduite, les packs d’oxygène et les armes laser.
    Les personnages jouables sont Athena, la Gladiatrice au bouclier énergétique, Wilhelm l’exécuteur et ses drones de soutien, Nisha la Justicière pourvue d’un mode duel automatique et un Claptrap aux compétences aléatoires.
  • 🟩 Borderlands 3
    🗓️ Sorti originalement sur PC, Xbox One et PS4 le 13 septembre 2019, le jeu a eu droit à une mise à jour sur Xbox Series et PS5 le 12 novembre 2020
    📖 Les nouveaux Chasseurs de l’Arche rejoignent les Crimson Raiders pour contrer les jumeaux Calypso, leaders d’un culte fanatique exploitant les Arches galactiques. Le jeu s’étend au-delà de Pandora, avec des planètes variées et un vaisseau-hub : Sanctuary III.
    Les personnages jouables sont Amara la Sirène aux poings éthérés, Moze l’artilleuse et son mecha Iron Bear, Zane l’agent spécial aux gadgets multiples et FL4K le dompteur invoquant des animaux.

Kairos, planète sous emprise

L’intrigue de Borderlands 4 nous propulse sur Kairos, un monde ravagé par la guerre et dominé par le Gardien du Temps, dictateur mégalomane qui impose sa vision du “parfait ordre”.
Le joueur incarne l’un des quatre nouveaux Chasseurs de l’Arche :

VexHarloweRafaAmon
SirèneGravitarHexosoldatForgeknight

La narration conserve les codes de la série : humour noir, satire sociale, personnages excentriques. Les trois régions principales de Kairos sont dirigées par des lieutenants hauts en couleur, qui ponctuent l’aventure de dialogues souvent absurdes, mais parfois trop longs. Si le ton reste fidèle à l’esprit Borderlands, on regrettera une écriture plus plate, moins percutante que celle des opus précédents.
Le Gardien du Temps, bien que plus charismatique que les jumeaux Calypso de Borderlands 3, peine à s’imposer comme antagoniste marquant.
Il survole le récit plus qu’il ne le porte, et son rôle de narrateur omniprésent finit par diluer sa menace.
Malgré tout, l’univers de Kairos séduit par sa densité : factions en guerre, quêtes secondaires, événements dynamiques et une galerie de personnages attachants.
Le fan-service est bien présent, avec des références aux anciens jeux et quelques apparitions de figures emblématiques — même si Claptrap reste étonnamment discret.

Cel-shading affiné, Kairos sublimé

Visuellement, Borderlands 4 conserve son style cel-shading emblématique, mais le pousse vers une esthétique plus réaliste et plus fine. Les environnements de Kairos — champs, déserts, sommets — offrent un dépaysement certain, avec une palette de couleurs plus nuancée et des effets de lumière retravaillés.
Les cinématiques bénéficient d’une mise en scène soignée, entre épique et ironie, renforçant l’immersion.
Les animations de combat, les effets de particules et les modélisations des armes sont particulièrement réussis.
Le hover bike, véhicule unique et personnalisable, ajoute une touche de mobilité bienvenue, bien que ses sensations restent perfectibles.
En somme, Borderlands 4 ne révolutionne pas la technique, mais propose une direction artistique cohérente et maîtrisée, fidèle à l’identité de la licence.

Un monde ouvert, mais trop balisé

La grande nouveauté de cet opus est son passage au monde ouvert : finies les portes et les chargements entre deux régions.
Kairos est vaste, truffé de points d’intérêt, de collectibles, de défis et de lieux à libérer.
Le joueur peut explorer librement, en solo ou en coop jusqu’à 4, avec un système de level scaling qui maintient l’équilibre du groupe.
Les mécaniques de déplacement ont été enrichies : double saut, vol plané, esquive, grappin, lutte… Ces ajouts rendent les combats plus dynamiques et les déplacements plus fluides.
Cependant, cette ouverture s’accompagne de défauts classiques des open worlds modernes : répétitivité des activités, structure datée (trois régions, trois lieutenants), et une carte qui mise sur la quantité plus que sur la qualité.
L’intention d’innover est là, mais le résultat reste conventionnel, parfois frustrant.
Le système de moissonnage des boss et les modificateurs d’armes en endgame apportent un peu de fraîcheur, mais ne suffisent pas à masquer le manque de prise de risque.

Builds flexibles, loot frénétique

Le cœur de Borderlands 4 reste son gameplay nerveux et addictif. Le joueur choisit l’un des quatre Chasseurs de l’Arche, chacun doté de trois compétences d’action, une capacité passive unique, et trois arbres de talents.
Ces arbres peuvent être modifiés à la volée, offrant une flexibilité de build inédite.
Le loot est toujours au centre de l’expérience : des milliards d’armes, des équipements légendaires, des mods de classe et de spécialisation.
Le farm est facilité par la possibilité de rejouer les missions et les boss, avec des récompenses spécifiques.
Les combats sont plus dynamiques grâce aux nouvelles capacités de mouvement, mais souffrent parfois d’un bestiaire répétitif et d’ennemis véritables “sacs à PV” trop résistants.
L’IA reste basique, ce qui limite la variété des affrontements.
La coopération est bien pensée, avec un équilibrage automatique et un mode écran partagé jusqu’à 2 joueurs, ou en ligne jusqu’à 4. Le cross-play est disponible via un compte SHiFT.
En résumé, le gameplay de Borderlands 4 est solide, efficace, et fidèle à la formule, mais peine à se renouveler en profondeur.

Long, généreux… mais répétitif

La campagne principale devrait s’étaler sur 30 à 35 heures avec une structure en trois actes liés aux lieutenants de Kairos.
Les quêtes secondaires, les défis, les zones à explorer et les collectibles prolongent l’expérience, mais souffrent d’une redondance marquée.
Le endgame propose des activités spécifiques : moissonnage de boss, loot ciblé, arbres de spécialisation post-campagne.
Les builds variés et le loot infini assurent une bonne rejouabilité, surtout pour les amateurs de farm et d’optimisation cependant, l’absence de véritable renouvellement narratif ou de variété dans les objectifs limite l’envie de recommencer l’aventure avec un autre personnage.

Borderlands 4

📝 Conclusion

Borderlands 4 est un épisode ambitieux, qui tente de réinventer la formule en misant sur le monde ouvert, une direction artistique plus mature, et des mécaniques de gameplay enrichies. Si le résultat est plaisant, il reste inégal, avec des défauts structurels qui freinent son envol. Gearbox Software a écouté les critiques du passé, mais n’a pas totalement su transformer l’essai. Le jeu ravira les fans de la licence par son loot généreux, ses combats frénétiques et son univers toujours aussi barré, mais il risque de laisser les nouveaux venus sur leur faim par sa narration trop bavarde et son open world trop balisé. La planète Kairos est belle, vaste, mais parfois creuse. Le Gardien du Temps, antagoniste principal, manque de relief malgré une mise en scène soignée. Et si les Vault Hunters sont bien conçus, leur écriture peine à les rendre mémorables. Au final, Borderlands 4 est un bon jeu, mais pas une révolution. Il prolonge l’héritage de la saga sans en redéfinir les contours. Un épisode solide, généreux, mais qui aurait gagné à oser davantage.

✅ Points positifs

  • Direction artistique toujours aussi marquée, avec un cel-shading affiné
  • Gameplay nerveux, loot abondant et builds variés
  • Coopération fluide avec cross-play et écran partagé
  • Nouveaux Chasseurs de l’Arche bien équilibrés
  • Univers riche, avec du fan-service bien dosé

❌ Points négatifs

  • Narration trop verbeuse, qui casse le rythme
  • Antagoniste principal peu marquant
  • Monde ouvert trop classique, peu inspiré
  • Quêtes secondaires répétitives
  • Humour moins percutant que dans les meilleurs opus
82%

👨‍💻 Développeur : Gearbox

🏢 Éditeur : 2K

📅 Sortie : 12/09/2025

🎮 Plateformes : Xbox Series, PC, PS5

🧪 Testé sur : Xbox Series S

🎁 Code fourni par l’éditeur

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